Inclure davantage les élèves présentant des handicaps dans les écoles, c’est le souhait de la majorité des professeurs. Encouragée et soutenue par le gouvernement, l’école inclusive devait se renforcer. Pourtant, sur le terrain, les enseignants demandent de l’aide, selon l’Ifop.
Sollicité par les membres du collectif « Ma place c’est en classe », l’Ifop (Institut français d’opinion publique) a mené une enquête auprès des enseignants « de la maternelle au lycée sur leurs perceptions et propositions concernant l’inclusion des élèves avec handicap en milieu scolaire ». Si 81 % d’entre eux considèrent cette prise en charge comme « normale », il reste que la plupart des professeurs ont des craintes à ce sujet.
Une volonté d’inclure les élèves avec handicap
Les chiffres obtenus par l’Ifop sont clairs : les enseignants sont pour une meilleure insertion de ces enfants dans les écoles. 95 % d’entre eux sont pour « l’insertion des enfants en fauteuil roulant ou à mobilité réduite », le taux descend à 88 % pour la prise en charge des enfants « avec troubles « dys » ». Toutefois, pour des troubles comme la trisomie 21 (58 %) ou les troubles psychotiques, psychiques, TOC (44 %), les résultats sont moins encourageants.
L’institut a cependant remarqué que les professeurs ayant déjà « scolarisé un élève avec le handicap concerné », qui ont « moins de 35 ans » ou ceux qui « ont reçu une formation à l’accompagnement », sont d’autant plus favorables à la prise en charge des élèves présentant un handicap.
Néanmoins, il « reste du chemin à parcourir », selon l’Ifop. Les enseignants interrogés estiment que les élèves sont « bien insérés au sein du système scolaire à 60 % pour les enfants avec des troubles dys », 27 % pour les enfants aveugles, ou encore « 19 % pour les enfants avec des déficiences intellectuelles ».
Les difficultés du terrain
Malgré leur bonne volonté, les professeurs font face à des difficultés. Ils sont 92 % à penser qu’il faut « accompagner davantage » la démarche.
Cela passe aussi par
- le « recrutement d’aides humaines (AESH supplémentaires) » ;
- la « baisse du nombre d’élèves dans la classe quand il y a un élève avec projet personnalisé de scolarisation » ;
- la « formation des enseignants et des personnels de l’école à la question de l’accueil du handicap » ;
- la « présence de professionnels du médico-social référents ».
Les professionnels en ayant fait l’expérience insistent également sur l’aide apportée par les parents des élèves en situation de handicap, qui sont « des partenaires indispensables ».
Pour les associations du collectif « Ma place c’est en classe », « cette étude reflète bien l’engagement des enseignants en faveur de l’école ordinaire accessible à tous, le besoin de mieux accompagner cette démarche sur le terrain, mais aussi la persistance de préjugés et de craintes ». Selon eux, pour que l’école inclusive fonctionne, et c’est le cas « quand elle est mise en place », il est « nécessaire de renforcer les moyens alloués à cette problématique et de répondre aux besoins de formation, de baisse des effectifs et d’accompagnement » des professeurs.