Le 23 janvier, une étude menée par le Centre Henri Aigueperse, l’Unsa Éducation et la Casden- Banque populaire met en avant la « quête de sens et de reconnaissance de leurs missions » de la part des professeurs. L’étude montre les difficultés vécues par le personnel éducatif au quotidien et propose des solutions.
L’étude « Hôpital et École : des personnels en quête de sens et de reconnaissance » met en parallèle les deux institutions. La réflexion part du constat qu’elles sont en crise, et que de « nombreuses réformes successives ont déjà été proposées et mises en œuvre pour tenter d’y remédier sans grand succès ».
Le manque de ressources
Si « la France semble dépenser beaucoup d’argent pour son Hôpital et son École », « ces sommes rapportées aux nombres de patients et d’élèves pris en charge s’avèrent insuffisantes et inégalitairement réparties ». Le personnel ne profite pas de nouveaux moyens, et « les sommes allouées » par le gouvernement « restent partielles et ne suffiront pas à combler un déficit accumulé depuis plusieurs dizaines d’années ».
Le personnel devient la seule ressource qui maintient l’Hôpital et l’École, il prend en charge tous les rapports humains et toutes les tâches liées à l’administration.
Le personnel en mal de reconnaissance
Mais les « les deux institutions sont en difficulté pour reconnaître et valoriser leurs personnels ».
La « faiblesse des formations […] est ressentie comme éloignée du terrain et souvent trop théorique », notamment parce que la communication est peu voire pas étudiée « alors même que celle-ci s’inscrit au cœur des compétences professionnelles de plus en plus indispensables » pour les professeurs d’école.
En effet, puisque les élèves et les parents d’élèves sont plus instruits qu’autrefois, ils demandent plus souvent des rendez-vous avez les enseignants et ils s’inquiètent davantage du sort de leurs enfants : toutes ces situations requièrent de communiquer correctement avec eux afin d’établir un rapport de confiance.
Les enseignants prennent part à des actes « individuels » : ils se retrouvent seuls face à leur classe. C’est pourquoi des outils « d’auto-analyse » doivent être mis en place, selon l’étude, en réponse à « la nécessité de décider et d’agir souvent seul ». Cela permettrait au personnel éducatif de comprendre spécifiquement ce qui fonctionne ou pas dans son travail, en disposant de moyens d’améliorations concrets, « ce qui implique d’y être formé ».
Le manque de consignes sur le rôle du personnel
Les enseignants ne savent pas toujours exactement en quoi consistent leurs missions : « s’agit-il de mieux instruire, d’enseigner à plus d’élèves, de les faire accéder aux études supérieures, de former des citoyen.ne.s, d’émanciper, d’insérer professionnellement, socialement... » ?
« Faute d’avoir des réponses précises de la part des décideurs politiques et institutionnels, la responsabilité repose finalement sur les personnels », qui doivent être efficaces et experts dans leur travail sans être guidés ni avoir de véritable retour sur ce qu’ils proposent.
Conclusion
« Si les revalorisations salariales sont indispensables pour redonner de l’attractivité aux métiers de l’Éducation et de la Santé, elles ne suffisent pas à reconnaître et à valoriser l’expertise professionnelle des personnels de l’École et de l’Hôpital », conclut l’Unsa-Casden.
Les enseignants et le personnel hospitalier sont « considérés comme des militant.e.s, au service d’une cause (soigner les autres, éduquer les enfants...) », selon l’étude. Pour que l’École ne reste pas en situation de crise, cela nécessite l’ « implication des personnels en tant qu’acteurs du changement ».
Il semble que le personnel doit rester engagé pour faire changer l’institution dans laquelle il évolue, parce que le gouvernement échoue à répondre à ce besoin.