SAUVE QUI PE ! Madame, Monsieur

Publié le 15 juillet 2019 par Éléanore
SAUVE QUI PE ! Madame, Monsieur

Des fois, la vie, c’est un peu comme dans les livres. L’école aussi. Sur le modèle d’une série aux saisons multiples, avec ses lieux et ses personnages récurrents. Comme dans 50 nuances de craies ? Non ! L’école serait plutôt à l’effigie d’une autre collection très appréciée des plus jeunes : les « Monsieur Madame ». Pas pour des similitudes esthétiques, non, mais plutôt pour sa composition.

Et la femme fut


Initialement exclusivement réservée aux hommes, comme dans la série originale de Roger Hargreaves, l’école a vu progressivement des femmes y prendre part jusqu’à finir par y régner à hauteur des quatre cinquièmes, voire plus en maternelle. Alors, nous aussi, on a notre « Madame Toujours de bonne humeur », notre ATSEM au sourire indéfectible qui n’en fait qu’à sa tête, quoi que dise sa « Madame Je reste calme et zen en toutes situations », maîtresse de maternelle.

Daddy of the year !


Moi, « Madame Débordée », je préfère sourire à mes échéances lorsque j’aperçois « Monsieur THE papa », père d’un élève de ma classe, élu à l’unanimité modèle de l’année pour son sourire à la Georges Clooney. Je sais me tenir, moi ! Contrairement à ma directrice « Madame Je perds tous mes moyens » qui, à la vue de son idéal masculin venant inscrire sa fille à l’école, s’est trouvée si émue qu’elle lui a parlé de sa fille au masculin tout au long de l’entretien. Oui, elle avait un prénom mixte, on dira ça… On côtoie si peu la gente masculine dans notre entreprise que cela a de quoi perturber ses employées ! Parfois, un « Monsieur Que viens-je donc faire dans cette galère ? » au regard perdu se risque dans une assemblée composée presque uniquement de mères de famille, alors même que la réunion avait pour titre « Bricolage à l’école ». Certainement qu’il ne connaît pas encore « Monsieur J’ai toujours raison parce que j’ai été élu par mes concitoyens », sinon, il saurait qu’on finit par se faire à cet entourage maternel.

Faites ce que je dis, pas…


Parce que sous prétexte que nous enseignons à des enfants, nous devrions nous satisfaire de ne travailler qu’avec des paires… féminines ? Dans ce monde maternel, nous restons sensibles à l’humeur et aux atouts de chacun…

Sûre qu’avec un recrutement favorisant les minorités invisibles dans l’enseignement, en l’occurrence les hommes, nous aurions moins besoin d’affirmer haut et fort qu’Élisa peut s’inscrire sans problème au rugby ! Suffit de trouver le club féminin à proximité de sa résidence… Pas gagné ! Et Adam ne douterait plus de son envie de danse classique ou de patinage artistique ! Élèves et enseignantes, chacun trouverait son compte à l’école, ce lieu que l’on croit réservé aux femmes, où l’on enseigne la mixité et l’égalité des sexes… sans jamais la rencontrer !

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