« Nous sommes en souffrance » : l’appel de Laura Vinas au ministre de l’Éducation nationale

Publié le 17 janvier 2023 par Loris
Illustration « Nous sommes en souffrance » : l’appel de Laura Vinas au ministre de l’Éducation Nationale

Dans une tribune du Monde, publiée le 17 janvier, une collègue professeure des écoles, Laura Vinas, écrit au ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye sur la détresse quotidienne que vivent les enseignants. Fatigue, surmenage et manque de moyens sont autant de difficultés auxquelles le personnel éducatif doit faire face.

« Monsieur le ministre, j’ai longuement hésité à vous écrire »

Si Laura Vinas avoue avoir « hésité » avant d’écrire cette tribune, elle ajoute qu’elle devait « essayer de faire changer les choses ». Elle ne pouvait pas se résigner à « continuer de pleurer seule dans [sa] classe », pendant que les élèves sont « en récréation ». Son quotidien d’enseignante à l’école s’est dégradé, et elle dénonce des conditions de travail difficiles, alors qu’elle a seulement « quatre années d’ancienneté ».

Pour elle, « il s’agit bien d’un carnage : les enseignants, les Atsem [agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles] et les AESH [accompagnants d’élèves en situation de handicap] sont en souffrance et l’éducation des enfants est totalement bafouée ».

Des conditions de travail « lamentables »

L’enseignante détaille les conditions dans lesquelles elle doit faire cours à ses élèves, dans des établissements qui ne sont plus adaptés : « nos classes sont délabrées, certaines ont aux fenêtres des lambeaux de tissu en guise de rideaux, d’autres ont une porte qui donne sur la cour qui ne ferme pas (et par laquelle des enfants de 3 ans peuvent facilement s’échapper), nombreuses sont celles dans lesquelles il fait 28 à 32 °C entre juin et septembre ». Les conditions matérielles ne sont plus réunies pour qu’elle puisse effectuer son travail de façon satisfaisante.

Laura Vinas insiste également sur le côté « humain », qui est « au cœur de cette crise ». Elle s’indigne de « l’absence de considération et de respect, que ce soit envers les personnels de l’éducation ou les enfants, futurs citoyens de la République », et de la charge de travail supportée par les professeurs des écoles. Ces derniers « ont quatre, voire six postes différents dans la semaine », en plus des remplacements de collègues absents qu’ils doivent assurer.

« Nous sommes épuisés. Nous sommes en souffrance », avoue la professeure. « Nous travaillons dans la frustration, celle de mal faire notre travail car vous ne nous donnez pas les moyens de le faire correctement, comme il nous l’a été pourtant bien enseigné », conclut-elle.

Dans un dernier point, Laura Vinas mentionne la « précarité abominable » dans laquelle vivent les AESH, qui « n’obtiennent absolument aucune reconnaissance » pour le travail qu’ils effectuent au près des élèves. 

Une lettre sincère, disponible dans son entièreté sur le site du Monde, qui rappelle le quotidien difficile des professeurs des écoles. La balle est dans le camp du ministère de l’Éducation.

 

Image d'illustration de Pexels.

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