Double langage au ministère de l'Education nationale ?

Publié le 30 mars 2016 par Stéphane

Notre ministre de l'Education nationale serait-elle devenue une spécialiste du double langage ? Quelques faits récents nous incitent à le penser, où son discours médiatique est en contradiction avec la réalité des réformes qu'elle met en oeuvre.

 

> Aucune trace de cet exercice (la dictée)...

On citera par exemple la fameuse dictée quotidienne, dont Najat Vallaud-Belkacem promettait, il y a quelques mois, le retour à grand renfort de tambour. Problème : aucune trace de cet exercice, pourtant jugé (par elle) "indispensable", dans les nouveaux programmes de l'école élémentaire.

Un autre exemple édifiant est celui de la réforme de l'orthographe : sitôt l'annonce faite de son application à la prochaine rentrée, la ministre s'est fendue d'un communiqué pour préciser qu'elle n'en était pas responsable, se défaussant sur les éditeurs scolaires et l'Académie française sur le mode du "c'est pas moi, c'est eux !" Pourtant, les nouveaux programmes qu'elle a signés mentionnent bien que "l'enseignement de l'orthographe a pour référence les rectifications orthographiques publiées au JO du 6 décembre 1990" !

Un dernier exemple ?

Cette même ministre, qui affiche publiquement de grandes ambitions pour le sport à l'école - notamment à travers l'année du sport -, tout comme d'ailleurs pour les arts plastiques, est celle qui, dans le même temps, a supprimé ces deux disciplines des épreuves du brevet des collèges...

 

> Qui va faire les frais de cette inconséquence de la ministre de l'Education nationale ? Les enseignants bien sûr !

Sans doute Najat Vallaud-Belkacem estime-t-elle, ce faisant, atteindre les sommets de l'habileté politique ? Certes, mais dans ce qu'elle a de plus détestable ! Car qui, au final, va faire les frais de cette inconséquence ministérielle ? Les enseignants, bien sûr ! Eux qui, face aux parents nourris du discours médiatique, devront expliquer pourquoi ils ne sacrifient pas à l'exercice quotidien de la dictée, ou bien appliquent les nouvelles règles orthographiques qu'en haut lieu on se montre si peu chaud à défendre... Qu'importe ! N'est-ce pas notre ministre qui, lors de sa conférence de presse de rentrée, affirmait vouloir travailler à réconcilier l'école et les parents ?

 

Edito - Extrait de La Classe - Avril 2016

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