La santé mentale à l’école en chute libre (baromètre Ecolhuma)

Publié le 10 avril 2024 par Loris
La santé mentale à l’école en chute libre (baromètre Ecolhuma)

Le baromètre Ecolhuma, publié le 26 mars 2024, révèle l’ampleur de l’épuisement émotionnel qui concerne un enseignant sur deux parmi les répondants. Dès la maternelle, le stress des élèves est supérieur aux résultats antérieurs. Retour sur cette enquête.

Augmentation du stress des élèves, épuisement émotionnel en forte croissance du côté des enseignants, désengagement scolaire en hausse : les résultats de la dernière enquête publiée par l’observatoire Ecolhuma confirme ce que dénoncent la plupart des syndicats, à savoir un personnel épuisé et des élèves fragilisés.

Quand la maîtresse stresse

Selon le baromètre, « 1 enseignant sur 2 présente un score faisant référence à un épuisement émotionnel fort ». En maternelle, ils sont 74,4 % à se sentir « émotionnellement vidés » par leur travail (contre 66,5 % en élémentaire) et 68,1 % à sentir qu’ils « travaillent trop » (contre 72,6 % en élémentaire). Pour lutter contre cet état de stress intense, le soutien de leurs collègues et de la direction est indispensable. Selon l’enquête, plus les enseignants reçoivent du soutien, plus leur niveau de stress est faible. Des chiffres qui n’ont rien d’étonnant selon Hélène Romano, docteure en psychologie à Ecolhuma. « Les professionnels se sentent délaissés, incompris et dévalorisés alors qu’ils font ce qu’ils peuvent avec de moins en moins de moyens et de moins en moins de reconnaissance », explique-t-elle.

Les élèves sous tension

Un élève sur 5 présente des signes de stress, selon le baromètre. Pour les élèves de maternelle et de l’élémentaire, les principales sources de stress sont « les problèmes familiaux, le harcèlement et le mésusage des écrans ». Ce dernier est largement décrié par les spécialistes, qui rappellent les risques de la surexposition aux écrans pour les enfants. Pour permettre aux élèves de faire face au stress, les enseignants misent sur des partenariats avec les parents dans le premier degré - notamment en ce qui concerne le harcèlement -. Toutefois, 60 % des professeurs du 1er degré expriment des besoins d’aide dans l’accompagnement des élèves. Ils rencontrent des difficultés à gérer leur classe et les comportements perturbateurs.

Les conclusions de cette enquête sont pour le moins inquiétantes, quoique révélatrices d’une crise globale à l’école dénoncée par les enseignants à maintes reprises.

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